La réglementation REACH : pour les multinationales ou pour les utilisateurs et l'environnement ?

La réglementation REACH : pour les multinationales ou pour les utilisateurs et l'environnement ?

Les produits ménagers désinfectants sont un secteur très réglementé : c'est bien ... si c'est pour les bons objectifs ! 

Au départ, l'objectif de la réglementation REACH, qui régule les produits biocides en général et les produits d'entretien en particulier, c'est de contrôler quels sont les produits autorisés à la commercialisation et l'utilisation dans l'Union Européenne. On pourrait imaginer que c'est pour s'assurer de protéger l'environnement et la santé des utilisateurs. 

Concrètement, des milliers de litres de produits d'entretien désinfectants toxiques et polluants, à base d'ammonium quaternaire, ou de Javel, qui causent des migraines et des problèmes de peau aux utilisateurs, dans les hôpitaux, les crèches et les cliniques vétérinaires sont autorisés à l'utilisation sans vergogne aucune. Dernier exemple en date : le Chlorure de didécyldiméthylammonium, vient d'être autorisé, alors qu'il est avéré que sous le seuil de toxicité, il rend les souris stériles.

Pourquoi ? Parce qu'à force, la réglementation est devenue une barrière à l'entrée : il faut au moins 150K€ et plusieurs années pour obtenir une autorisation de mise sur le marché, c'est à dire suffisamment pour : 

  • tuer dans l'œuf les startups qui arrivent avec des produits d'entretien désinfectants innovants, moins toxiques et moins polluants
  • protéger les belles grandes entreprises qui commercialisent des produits désinfectants avec des agents toxiques dans du plastique à usage unique

Il était donc question de changer la réglementation REACH, qui régit les substances chimiques au niveau de l'Union Européenne, pour protéger la santé des utilisateurs et l'environnement. 

Le temps pour les lobbys de faire leur travail, non seulement cette réforme va être retardée, mais en plus, elle a maintenant pour objectif de :

  • simplifier l'accès au marché
  • le rendre moins cher

C'est tout. No comment. 👇⏬

 

 

Heureusement à la relecture, des journalistes ont rappelé Thierry Breton, le commissaire européen qu'il avait oublié de mentionner la santé des utilisateurs et l'environnement. 

La réforme REACH est donc repoussée aux calendes grecques, avec pour objectif de simplifier les procédures (ça c'est bien), de le rendre moins cher (bien aussi) "tout en préservant la santé des utilisateurs et l'environnement". 

Devant tant de bonne volonté, on attend avec impatience de savoir ce que ça va donner, en vrai ...